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Le lucratif marché du bois illégal


Mardi 4 Décembre 2012



Fin septembre 2012, le programme des Nations Unies pour l'environnement publiait un rapport en partenariat avec Interpol. Intitulée Carbone vert, marché noir, cette étude exceptionnelle porte sur un problème mondial en pleine recomposition : la déforestation illégale. L'association de ces deux organisations internationales a permis de mettre en lumière la complexité du marché du bois illégal ainsi que toute son ampleur dans le marché global.



Le lucratif marché du bois illégal
D'après les auteurs du rapport, le marché noir du bois serait en croissance. Il est ainsi estimé aujourd'hui à quelque 30 à 100 milliards de dollars par an. Ces montants représentent jusqu'à un tiers de la valeur du marché mondial du bois et laissent prendre la pleine mesure de la dangerosité du phénomène. Car les risques associés à la déforestation illégale sont nombreux et de nature variée.
 
Humains, sociaux en environnements, les problèmes posés par le déboisement incontrôlé sont pointés du doigt dans le rapport du PNUE. Le déboisement criminel est particulièrement virulent en Amazonie, dans le bassin du Congo ainsi qu'en Indonésie. Outre l'enjeu environnemental évident que représentant la déforestation de ces poumons de la planète, ce phénomène a notamment pour effet de privée de nombreuses populations indigènes vivant dans ces régions de leur habitat. Le rapport pointe en effet la recrudescence de tribus amazoniennes en voie d'extinction et dont le sort est directement lié au déboisement illégal des forêts.
 
L'ampleur du phénomène a une explication bien simple : le marché du bois illégal demeure particulièrement lucratif malgré les efforts de lutte contre ce trafic lancé dans les années 2000. Ce lucre explique que ce trafic soit largement géré, à hauteur de 50 à 90 %, par la criminalité organisée. Les rédacteurs du rapport souhaitent par ailleurs attirer l'attention sur l'industrialisation de ce commerce illégal. Ils ont en effet recensé par moins de 30 filières-types de récolte, de blanchiment et de commercialisation de bois illégaux. D'après eux, ce commerce serait responsable d'un trafic de volumes jusqu'à 30 fois supérieures à ceux enregistrés dans les ports et les points de contrôle frontaliers.
 
Le marché noir assure des revenus substantiellement plus élevés à ses exploitants qu'à ceux qui se cantonnent au marché légal. Pour lutter efficacement contre le trafic, Interpol et le PNUE préconise différentes mesures conçues pour rendre les gains du marché noir moins attractif. Mais les options sont réduites. Les gouvernants pourraient ainsi taxer d'avantages la circulation du bois, mais les producteurs seraient alors impactés dans leur ensemble. Il est également possible d'avoir recours à un système d'évaluation-certification des compagnies exportatrices. Mais là encore, la solution a ses limites : ce type de système existe en Amérique du Nord et en Europe, mais ils sont facilement contournés ailleurs dans le monde.










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