La presse peut-elle faire exploser les relations entre deux pays ? Ce fût pourtant le cas lorsque les médias se sont emparés de l’affaire des moines de Tibhirine, qui a failli faire capoter les maigres relations qu’entretenait la France avec la jeune République Algérienne. Sous la pression d’une opinion publique en émoi, qui avait déjà montré sa puissance lors de la guerre de décolonisation, les pouvoirs s’enflamment. S’ensuit une légende à la réputation tenace sur fond de luttes d’influence. Yves Bonnet, dans La deuxième guerre d’Algérie paru aux éditions VA Press, rabat les cartes de cette histoire obscure. Au-delà d’une critique acerbe des faiseurs de contre-vérité, Yves Bonnet restitue le contexte d’un évènement trouble vécu de l’intérieur en tant que directeur de la DST (aujourd’hui DGSI, direction générale de la sécurité intérieure). Mais il nous livre aussi une réflexion sur la possibilité de dialogues humains entre croyants et agnostiques, qui dépassent les conflits étatiques, où les français et algériens en quête d’espoir se retrouveront pour regarder leur passé sans ambiguïté.