« Pour s’assurer que Trump serait élu, certains médias conservateurs employèrent la technique dite du « catch and kill » (« attraper et tuer »), technique qui consiste à acheter l’exclusivité d’une histoire puis à l’étouffer en ne la publiant jamais.
[...]
Sans recourir exactement à la même stratégie, Fox News enterra délibérément une enquête approfondie de sa journaliste Diana Falzone qui démontrait que Trump avait eu une liaison en 2006 avec l’actrice de films pornographiques Stormy Daniels. L’un des cadres du groupe Fox News, Ken LaCorte lui aurait ainsi avoué que malgré les qualités de son reportage, « Rupert (N.D.A. : Rupert Mudoch, propriétaire de Fox News) veut que Donald Trump gagne, alors laisse tomber1. » En dépit des tentatives de dissuasion de la part de sa direction, Falzone poursuivit son enquête et découvrit que Stormy Daniels avait envisagé de négocier son silence en vendant son témoignage au National Enquirer, en accord avec Trump. Cependant, son enquête fut une nouvelle fois rejetée par les cadres de Fox News et la journaliste fut limogée sans explication quelques mois plus tard en janvier 2017. Il fallut attendre janvier 2018 pour que l’affaire soit finalement révélée au grand jour par le Wall Street Journal, révélation qui engendra une hystérie médiatique sans précédent alimentée par une succession de détails scabreux (l’actrice fouettait le postérieur du milliardaire avec un magazine sur lequel il était en couverture), de mensonges présidentiels (Trump a toujours nié les faits) et de retournements de situation (Cohen finit par avouer qu’il avait acheté le silence de Daniels pour 130 000 dollars, somme qui a ensuite été remboursée par Trump). »
1 Jane Mayer, art. cit.
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Sans recourir exactement à la même stratégie, Fox News enterra délibérément une enquête approfondie de sa journaliste Diana Falzone qui démontrait que Trump avait eu une liaison en 2006 avec l’actrice de films pornographiques Stormy Daniels. L’un des cadres du groupe Fox News, Ken LaCorte lui aurait ainsi avoué que malgré les qualités de son reportage, « Rupert (N.D.A. : Rupert Mudoch, propriétaire de Fox News) veut que Donald Trump gagne, alors laisse tomber1. » En dépit des tentatives de dissuasion de la part de sa direction, Falzone poursuivit son enquête et découvrit que Stormy Daniels avait envisagé de négocier son silence en vendant son témoignage au National Enquirer, en accord avec Trump. Cependant, son enquête fut une nouvelle fois rejetée par les cadres de Fox News et la journaliste fut limogée sans explication quelques mois plus tard en janvier 2017. Il fallut attendre janvier 2018 pour que l’affaire soit finalement révélée au grand jour par le Wall Street Journal, révélation qui engendra une hystérie médiatique sans précédent alimentée par une succession de détails scabreux (l’actrice fouettait le postérieur du milliardaire avec un magazine sur lequel il était en couverture), de mensonges présidentiels (Trump a toujours nié les faits) et de retournements de situation (Cohen finit par avouer qu’il avait acheté le silence de Daniels pour 130 000 dollars, somme qui a ensuite été remboursée par Trump). »
1 Jane Mayer, art. cit.
Alexis Pichard est l'auteur de "Trump et les médias, l'illusion d'une guerre ?" paru chez VA Éditions.
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