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L'héritage culturel, thème majeur de Pierre Bourdieu


La Rédaction
Mercredi 25 Avril 2012



Sociologue français, Pierre Bourdieu était un des grands acteurs de la vie intellectuelle française durant les dernières années de sa vie. Sa pensée avait déjà fortement influencé les sciences humaines et sociales après la Seconde Guerre mondiale et c'est le thème de l'héritage culturel qui a toujours dominé dans ses œuvres sociologiques.



L'héritage culturel, thème majeur de Pierre Bourdieu
Les mécanismes de pouvoir symboliques

Bourdieu était un analyste des pratiques culturelles, et il s'est évertué à démontrer quels étaient les mécanismes de pouvoir symboliques qui engendrent et perpétuent les inégalités. Ces mécanismes peuvent aussi bien être l'école que les pratiques culturelles ou encore la langue. Par le biais de ces mécanismes, les classes dominantes se transmettent de génération en génération un héritage intellectuel spécifique qui rend les privilèges inaccessibles. Ainsi, la langue peut s'avérer une véritable richesse visible tout en étant une arme de pouvoir qui reste entre leurs mains.

Bourdieu et Passeront montrent ainsi dans un ouvrage intitulé « Les Héritiers » comment, l'éducation à l'école reproduit et renforce les inégalités. À tous les niveaux d'études, la reproduction sociale des classes dominantes se fait sentir, et ce n'est pas un hasard, car ce sont elles qui sont à l'origine des valeurs du système d'éducation. L'éducation n'est donc pas neutre, à quelque niveau que ce soit. D’autre part, les pratiques culturelles sont un autre mécanisme puissant de la reproduction sociale, car elles font partie intégrante de la structure sociale elle-même, et ne sont de ce fait pas universelles. Idéologiquement, elles ne se transmettent donc pas de manière égalitaire et une fois de plus, les héritiers de la culture sont ceux des catégories favorisées.

Le conflit des classes

Selon Bourdieu, il existe un perpétuel conflit, non seulement entre les différentes classes, mais aussi dans chacune d'entre elles. Un rapport de dominance constant qui permet à chacun de trouver sa place en interne et donc dans la société. Et là encore, les inégalités règnent, car c'est la société qui prédispose les individus à un comportement, à une manière d'être. C'est elle qui présente sous des angles différents, des raisons d'exister et préconise les positions à prendre. Ainsi, l'importance des positions est relative au jugement des groupes et chacun se positionne au mieux par rapport à ce jugement. Ces perceptions se sont intériorisées de génération en génération pour laisser la place à une quasi-prédisposition à devenir telle ou telle personne.

Cette disposition constante est appelée « habitus » en sociologie et fait partie de la personnalité de toute personne. Toutefois, il existe des variantes qui se manifestent de façon imprévisible et souvent innovante. Il s’agit de nos goûts et de nos orientations individuels. Par ailleurs, selon Bourdieu, nos « habitus » naissent dans ce qu’il appelle des champs. Ces champs sont la représentation d'un monde social divisé par des pratiques et des cultures spécifiques. Par conséquent, chaque partie possède son schéma de reproduction sociale et ses propres valeurs, et il est d'autant plus difficile de passer d’un groupe à l'autre, tant le rapport de dominance au sein d’une même catégorie est violent.










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