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Droits de l'Homme en France : la préoccupation de la Chine, la Russie et L'Iran...


La Rédaction
Mardi 2 Mai 2023



Au Conseil des droits de l’homme de l’ONU, les dictatures les plus répressives n’hésitent pas à faire la morale à la France. Savoureux.



Des représentants chinois, russes et iraniens qui s'inquiètent des « violences de la police [française] » en marge des manifestations, un représentant de la Malaisie – dont l'ancien Premier ministre avait appelé à « tuer des millions de Français » – qui appelle la France à modifier « rapidement » la loi interdisant aux femmes de se couvrir le visage dans les espaces publics…
 

Il ne s'agit pas d'une scène de fiction sortie de l'esprit fantasque d'un auteur en panne d'inspiration sous acide, mais d'une séance bien réelle de la 52e session du Conseil des droits de l'homme de l'ONU. C'est à l'occasion d'une séance d'examen périodique universel, exercice qui a lieu tous les quatre ans, que la France a été épinglée pour sa politique en matière de discriminations raciales et de maintien de l'ordre. Dans ce conseil siègent des pays qui figurent en bonne queue de cortège du classement de Reporters sans frontières en matière de liberté de la presse, comme la Chine, Cuba, l'Érythrée, la Malaisie, le Honduras, l'Ouzbékistan, le Qatar ou encore le Soudan…


Narratif obsessionnel

Comme le prévoit la procédure, des pays avaient choisi de communiquer leurs remarques et questions à l'avance. C'est le cas de l'Azerbaïdjan, dont le régime autocratique est soupçonné de poursuivre ses opposants jusque sur le sol français. Ce pays, largement soutenu et encouragé par la Turquie dans son conflit contre l'Arménie, a repris le narratif obsessionnel de la France « islamophobe », largement financé par la Turquie comme nous l'avons démontré à maintes reprises.

« Quelles mesures les autorités françaises vont-elles prendre pour lutter contre les cas persistants et croissants d'actes racistes, xénophobes et antimusulmans dans tout le pays ? De nombreux rapports font état de fermetures massives d'organisations et d'entreprises appartenant à des musulmans (y compris des écoles et des mosquées). L'État français engage-t-il une enquête pour connaître les circonstances dans lesquelles se sont déroulées ces pratiques islamophobes ? Le gouvernement envisage-t-il de modifier et d'amender la loi discriminatoire sur l'application des principes républicains, qui suscite de vives inquiétudes au sein de la communauté musulmane ? », se sont interrogés les représentants de l'Azerbaïdjan, avant une ultime question, qui ne manque pas d'audace de la part d'un pays 126e dans le classement selon l'indice de corruption de Transparency International : « Que fait le gouvernement pour lutter efficacement contre la corruption, notamment en assurant la transparence sur les contacts des hauts responsables français avec les lobbyistes ? »

Leçons de droits de l'homme

Ce n'est pas la première fois que la France se fait sermonner sur les droits de l'homme par des pays qui sont les premiers à en piétiner les principes élémentaires. En 2018, le président turc Recep Tayyip Erdogan s'était dit inquiet par le recours « disproportionné » à la force contre les manifestants à Paris…
Ce n'est pas non plus la première fois que des pays assez peu exemplaires en matière de droits humains se retrouvent intégrés à des organismes censés évaluer les démocraties. Ainsi, on se souviendra de l'élection de l'Arabie saoudite – pays où l'on pratique un islam rigoriste – à la Commission de la condition de la femme des Nations unies (CSW)… un organisme « exclusivement consacré à la promotion de l'égalité des sexes et à l'autonomisation des femmes ». Cela ne doit pas occulter le fait que de nombreuses démocraties occidentales se montrent aussi très critiques vis-à-vis de la France :

« Nous recommandons à la France d'intensifier ses efforts pour lutter contre les crimes et les menaces de violence motivés par la haine religieuse tels que l'antisémitisme et la haine antimusulmane », a déclaré la représentante américaine Kelly Billingsley ce lundi 1er mai.

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