SenseMaking
 



Google: soft power?


La Rédaction
Mercredi 25 Avril 2012



Depuis les nombreuses plaintes déposées à Bruxelles à son encontre, Google, dont l’hégémonie est remise en cause, a visiblement adopté une politique de séduction dans les milieux culturels, et se veut plus ouvert au dialogue avec les politiques.



Google: soft power?
Google et son image

Le géant du web n'oublie pas les quelque 500 millions de dollars d'amende que Microsoft avait dû payer pour abus de position dominante. Les plaintes à l'encontre de Google, s'apparentant à celles contre Microsoft, ont ainsi poussé le moteur de recherche à prendre les devants pour protéger son image. En effet, en tant qu'entreprise qui se targue de changer le monde, son image ne doit pas être ébranlée. Pourtant, les résultats de l'enquête menée à Bruxelles pourraient bien porter préjudice au géant Google. Voilà pourquoi le groupe a renforcé son lobbying et redoublé d'efforts dans ses actions médiatiques, notamment au niveau de l'Europe où la suspicion est la plus grande concernant sa bonne foi. Ainsi, c'est toute une armada de commerciaux, lobbyistes, et avocats qui défendent désormais les intérêts du groupe. Les uns faisant la cour aux politiques, les autres exerçant des pressions à Bruxelles et les avocats contenant toute fuite d'informations et tentant de limiter les dégâts. En d’autres termes, Google a pris toutes les dispositions pour que les résultats de l'enquête de Bruxelles à son égard passent inaperçus.

La diversion comme cheval de bataille

Force est de constater que la stratégie de Google porte ses fruits, même en France où il était pourtant question d'une "taxe Google", il y a quelque temps. Après une discussion avec Nicolas Sarkozy, le dirigeant de Google, Larry Page a eu l'idée d'exploiter la dimension culturelle de la France. Une culture dont l'importance lui a été soulignée par le chef de l’État. Ainsi, peu de temps après, naissait un centre culturel dans les quartiers du nouveau siège de Google à Paris. Mais à y regarder de plus près, cette dimension culturelle est avant tout un avantage pour la stratégie de contenu de Google, qui s'est vu bloquer la numérisation globale de la Bibliothèque nationale. Ce blocage brutal a d'ailleurs été l'un des éléments qui ont fait prendre conscience à Google qu'il lui fallait arrêter d'agir dans l'indifférence. Ce virage datant de deux ou trois ans a depuis donné lieu à la politique de séduction de Google. Une politique qui semble être efficace, même si le plus gros du travail se fait à Bruxelles, à l'abri des regards.

Cache-cache à Bruxelles

Alors que la médiatisation sur le plan culturel bat son plein en France et dans d'autres pays, Google se montre on ne peut plus discret à Bruxelles. C'est en effet dans les couloirs du parlement européen que se joue le gros de la partie. Visible sur tous les fronts, Google reste de marbre à Bruxelles, et nul ne sait réellement quels sont les moyens et ressources qui ont été déployés sur ce terrain. Officiellement il y aurait cinq ou six employés de Google, alors qu'officieusement, on parle d'une véritable armée de lobbyistes et d'avocats, qui compterait dans ses rangs une quarantaine de personnes. Et parmi cette troupe d'élite, on peut citer Cleary Gottlieb Steen & Hamilton et Slaughter and May, de célèbres et prestigieux cabinets d'avocats. Quoi qu’il en soit, on peut se douter que Google a mis en œuvre de grands moyens pour parvenir à ses fins. En tous les cas, Google semble avoir cessé d’être indifférent. 










Les articles les plus lus


Inscription à la newsletter
Facebook
Twitter
YouTube