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Microbiote : notre deuxième cerveau


Tatiana De Sarov
Lundi 27 Mars 2023



Mais pourquoi le microbiote est-il notre deuxième cerveau ? Et s'il est si important, comment pouvons nous l'entretenir ? Nutritionniste et diplômée de biologie, Tatiant De Sarov nous informe.



Qu’est-ce que c’est ?

Ces derniers temps, on parle beaucoup de notre flore intestinale ou de notre microbiote. Anciennement appelé « flore intestinale », le microbiote intestinal se compose de tous les microorganismes non pathogènes naturellement présents dans notre tube digestif : bactéries, virus, parasites et champignons. Ils se trouvent particulièrement dans l’intestin grêle et le côlon. Le microbiote intestinal est composé de milliards (2kg) de microorganismes et de bactéries qui ont un rôle très important dans les fonctions digestives, métaboliques, immunitaires et neurologiques.   
  
De nombreuses études confirment que l’altération qualitative ou quantitative de notre microbiote peut développer des problèmes de santé tel que :   
  
  • Maladies métaboliques : surpoids, diabète type II ;
  • Maladies auto-immunes : maladie de Crohn, rectocolite hémorragique ;
  • Augmentation du risque de cancer ;
  • Développement de maladies neurodégénératives. 
   
Notre microbiote se forme dès notre naissance, en contact direct avec la flore vaginale lors d’un accouchement par voie basse. Durant notre vie, notre microbiote évolue sous l’influence de l’alimentation, du niveau d’hygiène, des traitements médicaux reçus et de l’environnement. Par exemple, l’antibiothérapie abime notre microbiote.

Quel est le rôle de notre microbiote dans notre santé et comment l’entretenir ?

Le microbiote joue un rôle très important :   
   
  • Il assure la digestion des fibres non digestibles par nos propres enzymes ;
  • Il assure l’assimilation des nutriments grâce à ses enzymes ;
  • Il assure l’hydrolyse de l’amidon, de la cellulose et des polysaccharides ;
  • Il absorbe le calcium, le magnésium et les acides gras ;
  • Il participe à la synthèse des vitamines tels que : B12, B8, K ;
  • Il participe au péristaltisme du tube digestif ;
  • Notre microbiote participe au bon fonctionnement du système immunitaire. Le microbiote riche et varié est un signe de système immunitaire performant ;
  • Un microbiote performant réduit l’inflammation par le système des macrophages ;
  • Un microbiote perturbé par une alimentation industrielle, riche en additifs alimentaires, gluten, sodium (sel), glucose (sucre), graisses saturée et trans, acides organiques, transglutaminase microbienne  peut s’attaquer à ses propres cellules de l’intestin en développant des maladies auto-immunes telles que la maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique ;  
  • Une flore intestinale performante nous protège contre des risques de cancers. Les études montrent que les femmes ayant reçu plusieurs antibiothérapies par an ont un risque accru de développer un cancer du sein par rapport aux autres qui n’ont pas subi de traitement ;
  • Le système périphérique nerveux de l’intestin avec ses 200 millions de neurones est considéré comme le deuxième cerveau. C’est pour cette raison que la modification du microbiote modifie l’information transmise au cerveau ; c’est confirmé par de nombreux chercheurs ;
  • Le rôle du microbiote est évoqué dans de nombreuses maladies neuropsychiatriques : l’autisme, la schizophrénie, l’anxiété et la dépression ou les troubles bipolaires. Les autres facteurs – génétiques, épigénétiques, environnementaux, psychologiques s’ajoutent à celui-ci ;
  • Les dernières études montrent que le microbiote déséquilibré qualitativement et quantitativement peut jouer un rôle déterminant sur le développement des maladies neurodégénératives telles qu’Alzheimer ou Parkinson, par le mécanisme de l’inflammation cérébrale ;
  • Le microbiote joue un rôle dans le maintien de la masse osseuse. La richesse et la diversité de notre microbiote assure la défense contre l’ostéoporose ;
  • Le microbiote tient un rôle primordial dans l’angiogenèse – formation des vaisseaux de l’intestin. 
 
Le microbiote joue un rôle important dans le stockage des graisses. Les études montrent que les gens minces possèdent un microbiote riche et varié, tandis que celles en surcharge pondérale ont un microbiote moins riche.

Comment développer notre flore intestinale quantitativement et qualitativement ?

Comme déjà évoqué auparavant, notre flore intestinale se forme au début de notre vie, mais elle reste sous l’influence de nos habitudes alimentaires et de notre hygiène de vie.   

Qu’est-ce qui la détériore et comment peut-on l’améliorer ?

La nourriture principale de ces micro-organismes qui forment notre microbiote, ce sont des fibres. Avec nos enzymes, nous ne pouvons pas les digérer. Cela tombe bien, car notre microbiote, lui, en raffole !   

12 conseils pour entretenir notre flore intestinale

  • Manger des fruits et légumes à chaque repas, de préférence avec leur peau car c’est elle qui contient les fibres ; 
  • Consommer des céréales complètes riches en fibres insolubles ;
  • Éviter les produits industriels qui contiennent des additifs, néfastes pour nos bactéries et reconnus par de nombreuses études comme perturbateurs endocriniens - facteurs de risques de maladies auto-immunes ;
  • Consommer les produits fermentés et les produits considérés comme les pré biotique : Yaourt au bifidus actifs, kéfir, choucroute, ail, oignon, artichaut, cornichons…  
  • Faire des cures de probiotiques de temps en temps, surtout après une antibiothérapie ou une gastroentérite ;
  • Limiter ou éviter, dans la mesure du possible, les antibiotiques. C’est le plus grand danger pour notre microbiote ;
  • Faire de l’activité physique. En effet, les études prouvent que l’activité physique dès le plus jeune âge développe notre microbiote et joue favorablement sur sa diversification ;
  • Limiter le sel et les produits salés. Le sel irrite la muqueuse et abime les bactéries ;
  • Limiter ou éviter le gluten. Cette protéine est connue pour ces capacités à irriter et abimer la villosité intestinale, à créer la porosité du tube digestif au niveau de l’absorption des micronutriments (l’intestins grêle) ;
  • Limiter ou éviter l’alcool. L’alcool est un très fort acidifiant, il crée un milieu peu propice à la vie et au développement de notre flore intestinale. En revanche, il est bénéfique au développement de microorganismes pathogènes, car il crée déséquilibre entre les bonnes et les mauvaises bactéries en faveur des mauvaises. Il irrite fortement le tube digestif et la muqueuse intestinale ;
  • Limiter le sucre, les produits et les boissons sucrées qui créent de l’acidité dans le tube digestif. Le milieu dans lequel les microorganismes de notre flore intestinale vivent et se développent est alcalin et il faut le garder tel quel ;
  • Arrêter de fumer. Toutes les toxines contenues dans les cigarettes abiment notre muqueuse intestinale et limitent le développement de bonnes bactéries. 












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