SenseMaking
 



Une idée récréative de l'Internet


La Rédaction
Mercredi 25 Avril 2012



Le CNRS a récemment publié un ouvrage, où l'auteur Stéphane Hugon soumet une approche pour le moins surprenante sur nos comportements virtuels. Il est pour ainsi dire, le premier chercheur à plaider en faveur des vertus sociales d’Internet. Il permettrait, contrairement aux idées reçues, de s’accomplir et d’être plus présent dans le monde réel.



Une idée récréative de l'Internet
Internet au service de l'imaginaire

Stéphane Hugon rappelle dès l’introduction de son livre qu'Internet est devenu un sujet trop banal pour qu'on accorde de l’importance au caractère imaginaire l'importance. Pourtant, c'est bien de l'imaginaire dont il est question dans notre errance numérique. C'est sur ce phénomène que Stéphane Hugon se penche tout au long de son livre avec un accent mis sur la « pulsion d'errance ». Il décortique donc dans son livre nos comportements et habitudes, en considérant la place de l'évasion et de la quête du « moi » à travers nos navigations, un surf numérique dont il a établi qu'il se caractérisait souvent comme une forme de rituel dépourvu d’objectif. La navigation s'apparenterait donc à une promenade dans un lieu inconnu, où le seul intérêt est la découverte de choses nouvelles. La relation-écran/utilisateur se caractériserait donc par un rapport de projection affectif.

Internaute ou vagabond ?

Stéphane Hugon constate un besoin de vagabondage chez les internautes, et ce, quelle que soit la raison qui pousse l'utilisateur à se connecter. À considérer les termes techniques de la sphère Internet, il y a un rapprochement certain entre voyage et surf sur le net. Hébergement, navigation, destination, c’est tout le lexique d’Internet qui comporte une dimension d'évasion. Et c'est sur ce point que Stéphane Hugon en arrive à mettre au jour le besoin de vagabondage des internautes. De la dérive situationniste baudelairienne à l'errance urbaine des surréalistes, les approches comportementales dans le réel et sur le web se rejoignent en leur besoin d'évasion par l'imaginaire. Un besoin qui peut être mieux assouvi sur Internet dans la mesure où l'on peut braver des interdits sans prendre de risque. Il en résulte des découvertes aussi surprenantes qu'inattendues, qui apportent un accomplissement de soi. Un vagabondage imaginaire qui ouvre donc les portes sur un besoin d'inconnu.

Internet, moteur de notre errance imaginaire

C'est donc dans cette recherche de l'inconnu que l'errance sur la toile approvisionne l’imaginaire. Errance ou vagabondage, les internautes se plongent dans un monde en perpétuel changement. Une façon de sortir de l'assignation des taches que le réel leur impose, une façon de tromper la monotonie, et quoiqu'on puisse en dire, une façon de s'épanouir socialement. La technologie, bien que suscitant des polémiques quant aux habitudes, bonnes ou mauvaises qu’elle engendre, a cette vertu de permettre une évasion imaginaire sans limites et de surcroit constamment nourrie de nouvelles idées, nouveaux paysages, etc. Le cyberespace est donc bâti sur la réalité, mais permet dans son utilisation une construction mentale riche, dans laquelle chacun s'est laissé enseigner une expérience au fil des clics. Une expérience aussi unique que générale, qui vient appuyer encore l’épanouissement personnel et l’émancipation sociale.










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