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Industrie : inauguration de la première "gigafactory" de batterie en France


La Rédaction
Mardi 30 Mai 2023



La première « gigafactory » (usines de très grande taille) française de production de batteries pour voitures électriques sera inaugurée ce mardi à Douvrin, dans le Pas-de-Calais, une étape clé vers une profonde métamorphose industrielle visant à rattraper le retard sur les constructeurs chinois. Il s'agit de celle d'Automotive CellS company (ACC), une coentreprise de Stellantis, TotalEnergies et Mercedes.



Douvrin, dans le Pas-de-Calais, symbole de la transformation industrielle française. C'est en effet près de Lens, à côté du site historique de PSA voué à la fermeture, que la première « gigafactory » (usines de très grande taille) française de production de batteries pour voitures électriques est inaugurée en grande pompe ce mardi. En l'occurrence celle d'Automotive CellS company (ACC), une coentreprise de Stellantis, TotalEnergies et Mercedes, aux dimensions gigantesques (640 mètres de long, pour 100 mètres de large), dont la production doit démarrer cet été avant de commencer la commercialisation à la fin de l'année 2023. ACC vise 13 GWh de capacité annuelle d'ici fin 2024 avec 600 emplois à la clef. A partir de 2030, l'objectif est d'employer 2.000 salariés pour produire 40 GWh, soit l'équivalent de 800.000 batteries par an, 500.000 selon Bercy. Se voyant comme un « Airbus de la batterie », ACC sera l'un des premiers à produire en Europe.

Réindustrialisation

Dans un territoire emblématique de la désindustrialisation du pays, cet évènement marque le début de la « reconquête industrielle » voulue par Emmanuel Macron. Bruno Le Maire, le ministre de l'Economie, est attendu mardi à Billy-Berclau (Pas-de-Calais), aux côtés d'Agnès Pannier-Runacher, la ministre de la Transition énergétique, de Roland Lescure, le ministre de l'Industrie, et de responsables italiens et allemands. Les dirigeants de Stellantis (Carlos Tavares), de TotalEnergies (Patrick Pouyanné) et de Mercedes (Sten Ola Källenius) seront eux aussi présents pour ce moment qui symbolise le virage à marche forcée du secteur automobile vers l'électrification, à grand renfort d'aides publiques, pour se préparer à l'interdiction des moteurs thermiques dans l'Union européenne à partir de 2035.

Indépendance face à la Chine

Le gouvernement français s'est fixé comme objectif de produire en France deux millions de véhicules électriques par an d'ici à 2030, souligne Bercy, estimant qu'à elle seule, ACC devrait à cette date produire de quoi équiper 500.000 véhicules chaque année. ACC ne sera pas seule. Trois autres usines de batteries sont prévues en France, toutes implantées dans les Hauts-de-France, où émerge un écosystème qu'élus et industriels ont baptisé « Vallée de la batterie », où 20.000 emplois devraient être créés dans cette filière.

A partir de début 2025 en effet, une gigafactory située à Douai (Nord) du groupe sino-japonais AESC-Envision fournira Renault Electricity. Quelques mois plus tard (mi-2025) à Dunkerque, la startup grenobloise Verkor - soutenue par Renault, Schneider Electric et Arkema - commencera sa production également à destination du groupe Renault, suivie, toujours à Dunkerque, fin 2026 par le groupe taïwanais ProLogium, spécialisé dans la batterie dite « solide ». De quoi répondre à l'objectif du gouvernement visant à fournir à son industrie automobile suffisamment de batteries assemblées dans le pays d'ici à 2027, et même exporter des batteries françaises par la suite.

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