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La Fondapol, ou la pensée de la jeunesse européenne


La Rédaction
Mercredi 25 Avril 2012



La fondation pour l'innovation politique (Fondapol) a vu le jour en 2004, et contribue depuis au pluralisme des débats publics. Et c'est dans une dynamique progressiste européenne qu'elle mène ses actions. Dernièrement, la Fondapol présentait les résultats d'une enquête sur la jeunesse européenne, et les chiffres sont inquiétants.



La Fondapol, ou la pensée de la jeunesse européenne
La voix des jeunes résonne

L'étude menée par la Fondapol a été publiée en janvier dernier dans le quotidien l'Express, portant ainsi la voix des jeunes à l'oreille des politiques. Il apparait que la jeunesse européenne est particulièrement pessimiste. Ainsi, suite à la parution du rapport de la Fondapol, et à des manifestations au moment de la réforme des retraites, les politiques ont subitement porté une attention toute particulière à cette génération, quelque peu délaissée jusqu’alors. Les jeunes regrettent en effet d’être une génération de sacrifiés, qui va devoir travailler plus longtemps que les générations précédentes, sans compter que leur présent est sous le coup de la précarité. Ainsi, sans pour autant être accaparés du désespoir, les jeunes n’ont plus confiance en leurs politiques, ni en leur avenir, tant leur présent est déjà précaire. C’est en tout cas ce qui ressort du résultat de l’enquête de la Fondapol, qui fait état d’un pessimisme généralisé.

La jeunesse européenne n’a pas le moral

En France, on sait que la jeunesse n'a pas le moral, c’est pourquoi Rama Yade est intervenue à travers une lettre publiée à l'attention de la jeunesse du pays, ou encore Ségolène Royale, qui réclamait un « pacte national de solidarité pour l'emploi des jeunes ». Mais il apparait que le pessimisme de la jeunesse française est un mal qui touche aussi d'autres pays, tels que la Grèce, l'Italie, l'Espagne, ou encore le Japon. Ces pays auraient en commun, un vieillissement démographique important, et c'est en cela que l'avenir des jeunes est compromis. En effet, le marché du travail est totalement bouché, puisqu’occupé par les ainés. Et en plus d'un avenir de l’emploi compromis, la politique des pays reste floue pour les jeunes, qui ne voient pas la moindre opportunité se dessiner à l’horizon. Alors, maintenant qu'ils doivent travailler plus longtemps que leurs ainées, on peut comprendre que le pessimisme règne. Mais il semble que les parents soient grandement responsables du pessimisme de leurs enfants, surtout les Français.

Les parents français

Selon le sociologue Vincenzo Cicchelli, la jeunesse française serait plus sujette au pessimisme du fait de leur éducation. Un pessimisme anticipatif donc, animé par des parents inquiets de leur propre avenir et donc de celui de leurs enfants. Les parents français semblent ne pas imaginer l'avenir de leurs enfants, autrement que sombre, et transmettent cette appréhension. Or, lorsqu'on y regarde de plus près, il s'avère que les jeunes Français sont majoritairement satisfaits de leur existence, 83 % pour être exact, alors que la moyenne européenne se situe à 78 %. Mieux, 61 % des jeunes Français estiment que leur travail est satisfaisant. Mais là où il existe un réel pessimisme, c’est en ce qui concerne l’avenir du pays, l’avenir du collectif national. Seulement 17 % d’entre eux pensent que l'avenir de la nation est prometteur. Alors en comparaison à la Chine par exemple, où les promesses d'avenir du pays sont si palpables que 82 % des jeunes y croit, la jeunesse française est plutôt mal lotie. Cependant, avec le constat que la jeunesse française se satisfait de ses conditions de vie, la morosité des discours sur la jeunesse n'est peut-être pas appropriée.










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