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Le Collectif Roosevelt 2012 pratique la démocratie 2.0


Lundi 11 Juin 2012



Derrière le nom évocateur de Roosevelt 2012 se cache un collectif de penseurs et intellectuels français. Une pétition signée par plus de 61 000 Français ou encore quelque 15 000 likes sur Facebook manifestent l’assentiment populaire dont bénéficie l’engagement de ce collectif suscité par le diplomate et écrivain Stéphane Hessel.



Le Collectif Roosevelt 2012 pratique la démocratie 2.0
Le 3 juin 2012 sur YouTube, Stéphane Hessel lançait un appel où il enjoint les citoyens français à rejoindre le mouvement Roosevelt 2012 dont il est à l’origine au côté de Pierre Larrouturou, d’Edgar Morin ou encore de Susan George. Dans ce document, Stéphane Hessel exprime son souhait de réunir 250 000 citoyens afin d’adresser une demande populaire au nouveau Président de la République, François Hollande.
 
« Il nous faut, comme l’avait fait Roosevelt en 1933 , convoquer une réunion sociale, […] puis une réunion financière », avance l’ancien diplomate. Pour les membres de Roosevelt 2012, les problèmes socio-économiques auxquels la France fait face ne sauraient être résolus simplement par de la croissance. Derrière Stéphane Hessel, le collectif en appelle donc à des réformes profondes sur la nature des relations entre les salariés, les industries et les pouvoirs publiques.
 
Pour ces représentants des milieux intellectuels français, la relance de l’économie est un chantier majeur qui appelle à des mesures d’envergure. À cet égard, le nom du collectif renseigne évidemment sur la nature de ses prescriptions : pour eux en effet, un New Deal à la française se fait plus qu’indispensable pour rétablir l’économie nationale.
 
Roosevelt 2012 postule l’effondrement du « système néolibéral » et donc la nécessité de notre société de se réformer. De son parallèle dressé entre la situation morose de la société américaine après le krach boursier de 1929 et la société françaises contemporaine, le collectif affirme la nécessité d’une action destinée non pas destinée à « ‘rassurer les marchés financiers’, mais à les dompter ».
 
Un aperçu de cette idée est donné dans le manifeste du collectif. Pendant son mandat « Roosevelt tient bon et fait voter 15 réformes fondamentales en trois mois. Les catastrophes annoncées par les financiers ne se sont pas produites. Et l’économie américaine a très bien vécu avec ces règles pendant un demi-siècle », explique le collectif dans ce document. C’est dans cet esprit qu'il fait la proposition de 15 mesures d’urgence dont les buts sont notamment d’« éviter l’effondrement » économique, la construction d’une « nouvelle société » et enfin d’une « Europe démocratique ».
 
Rejetant les principes de gouvernance, la toute-puissance du marché et la poursuite de la croissance au profit de la démocratie, de la régulation et du développement utile et durable, le collectif Roosevelt 2012 semble aujourd’hui relayer une large part du sentiment populaire à l’égard de la situation économique et sociale. En prenant cette initiative, Stéphane Hessel et son collectif se sont engagés dans une démarche démocratique originale, exploitant largement par ailleurs les médias sociaux. En atteignant le seuil des 250 000 signataires et en portant ses recommandations auprès de l’État, ce mouvement pourrait ainsi devenir un exemple de la force citoyenne qui anime internet aujourd’hui.










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